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Wanted : Un Nouvel âge

La web-fiction en accès libre
Un nouvel épisode chaque lundi

PRÉCÉDEMMENT

« Quoi ? Vous voulez traverser la forêt en pleine nuit ?! protesta Tuck. »

Épisode 9
 
    Le groupe progressait depuis plusieurs heures déjà dans une forêt sombre et dense, se frayant un chemin à travers d'immenses séquoias, slalomant entre des troncs d'arbres géants aux courbes improbables, et arrachant au coupe coupe lianes et lierres rampants qui obstruaient leur passage. Une fois n'étant pas coutume, c'est Tuck qui, armé de sa machette, ouvrait la marche, suivi de près par Cade, Jimy et Zeif. Ash, Wade et Nick escortant Wales à l'arrière de la colonne.
    – Je crois qu'on y est, lança Wade, donnant un énième coup de lame devant lui.
    Espérant s'extirper de cette jungle inhospitalière, Wade s'engouffra dans l'espace qu'il avait créé entre les lianes que le soleil parvenait enfin à percer. Il fut rapidement rejoint par ses coéquipiers.
    – Woodsboro devrait se trouver au bout de cette route, affirma Ash.
    – Une route, ça ?! trancha Wade, se baissant pour ramasser une poignée de sable qui s'envola lorsqu'il rouvrit la main. Après la forêt, le désert... tu parles d'une sinécure !
    – Ah ! s'exclama Zeif. C'est vous qui avez tenu à faire ce pt'it road trip avec nous, les gars. Alors, bienvenue chez Thorn & Co Holidays, pour que vos rêves d'aventure deviennent réalité !
    Cade leva un œil vers le ciel. Un cri strident se fit entendre. Son petit compagnon était toujours là, à quelques dizaines de mètres au-dessus de leurs têtes, et il semblait vouloir le faire savoir. Le soleil était déjà haut et ses rayons dardaient sur la peau des traqueurs. À son zénith, il deviendrait difficile de progresser sur cette route désertique.
    – Allez, on continue ! On a encore un bon bout de chemin à faire.
 
    Après plusieurs kilomètres à progresser dans le sable sur l'ancienne autoroute qui conduisait à Woodsboro, Wade avait finalement cessé ses lamentations, jugeant sans doute préférable par une telle chaleur d'économiser sa salive. À moins qu'il fut simplement lassé par l'indifférence de ses compagnons de route. Jimy, qui jusqu'ici avait marché dans les pas de Cade, se rapprocha de Wales. Les mains attachées dans le dos, le vieil homme marchait péniblement sous la surveillance constante de Ash.
    – Pourquoi on vous recherche ? Vous avez fait quelque chose de mal ? Vous avez tué quelqu'un ?
    Le vieil homme sourit.
    – J'ai tué beaucoup de monde.
    Le garçon sembla impressionné.
    – Des gens qui vous voulaient du mal ?
    – Il n'y avait rien de personnel. C'était la guerre et j'ai fait ce que j'avais à faire.
    Après un bref moment de silence, le jeune homme se lança à nouveau :
    – Vous avez combattu pour la résistance ?
    L'homme dodelina de la tête.
    – Vous n'aviez pas peur de mourir ?
    – Bien sûr que j'avais peur de mourir. La peur est ce qui nous tient en vie. Il n'y a pas à en avoir honte, appuya-t-il, regardant le garçon du coin de l’œil. Mais il y avait une chose que je craignais davantage encore : perdre ma liberté.
    Jimy jeta un œil dans le dos du vieil homme et revint à lui, le regard triste.
    – Ne te fie pas aux apparences, petit. Ces menottes ne signifient rien. Chacun est libre de choisir son destin, conclut-il, souriant.
 
    Soudain, en avant de la colonne, Cade et Zeif s'immobilisèrent.
    – Là, nous avons un problème !
    Face à eux, à quelques centaines de mètres, la route semblait barrée par un véhicule entouré d'une vingtaine d'hommes.
    Cade attrapa ses jumelles.
    – Les hommes de North ? demanda Ash, qui venait de les rejoindre avec le reste de l'équipe.
Cade acquiesça de la tête.
    – Comment ils ont fait pour arriver avant nous ? s'exclama Wade, visiblement choqué.
    – C'est ça l'avantage d'avoir un 4x4 en état de marche... lâcha Zeif. Et accessoirement, posséder sa propre raffinerie de pétrole aide pas mal aussi !
    – Et on fait comment, maintenant ? demanda Tuck.
    – Ils sont là pour Wales et ils nous ont vu. On n'a pas vraiment le choix, conclut Cade.
    Le vieil homme lança un clin d’œil à l'attention de Jimy.
    À son tour, Ash observa aux jumelles les hommes qui leur barraient la route :
    – Ils sont bien plus nombreux que nous.
    – Ouais, mais par chance, je suis dans votre camp ! lança Zeif d'un ton dépourvu d'ironie, en se saisissant de sa masse.
 
    Une quinzaine d'hommes, pour la plupart armés de bâtons, battes de base-ball et autres objets contondants faisaient face au groupe de Cade. L'un d'entre eux, qui se tenait debout à l'avant du 4x4, prit la parole :
    – Salut Cade, dit-il en relevant sa capuche.
    – Jax.
    – Tu sais ce qu'on veut. Remets-nous le colis et on laissera la vie sauve à ta petite troupe. Tu ne voudrais pas qu'on tue de simples affiliés, dit-il, désignant Wade, Tuck, Nick et Jimy d'un mouvement de tête.
    – Ça ne va pas être possible, répondit Cade.
    Dégainant son canon scié d'un geste vif, il plissa les lèvres et poussa un sifflement strident pour lancer l'attaque. Son compagnon ailé fondit alors sur l'homme en noir, et Ash déboula de la forêt dans le dos des traqueurs, projetant un couteau entre les épaules de chacun des hommes se trouvant à portée de lancé. Et tandis que Jax tentait de relever son capuchon pour se protéger des griffes acérées du rapace, de part et d'autre du véhicule, Wade et Tuck s'étaient jetés dans la mêlée sous les invectives et l'impulsion de Zeif, craignant sans doute davantage son courroux que celui des chasseurs de prime. Seuls Nick et Jimy étaient restés en retrait, gardant un œil à la fois sur la bataille et leur prisonnier.
    Un, deux, trois hommes tombèrent sous les plombs. Agile, parvenant à éviter la plupart des coups, Cade dansait entre ses ennemis avec une maîtrise déconcertante. Un quatrième homme s'étala, un large trou béant dans le ventre, emportant le traqueur dans sa chute. Saisissant sa chance, un nouvel assaillant se précipita alors sur Cade, désormais au sol, et abattit violemment son sabre dans sa direction. Dans un ultime réflexe, le traqueur se saisit de ses couteaux de combat et parvint à bloquer la lame grâce à leur tranche recourbée.
 
    – Ça suffit ! La voix provenait du 4x4. Puissante, autoritaire, elle n'était pas inconnue de Cade et son équipe. Laisse le Styx ! L'homme au sabre releva légèrement sa lame, sans pour autant baisser sa garde.
    – Salut fils ! ajouta simplement la voix.
Cade se releva doucement.
    – North.
    L'homme à la stature impressionnante laissa passer une légère déception sur son visage marqué par le temps. Debout, à l'arrière du véhicule, la barbe grisonnante épaisse et longue, les traits tirés, le crâne rasé et les muscles saillants sous de fines lanières en cuir, on aurait dit un ancien chef viking à la barre de son drakkar.
    – Ça fait longtemps, n'est-ce pas ?... La dernière fois qu'on s'est vus, tu m'appelais autrement.
    – La dernière fois qu'on s'est vus, tu étais mon père. Mais bien du temps a passé depuis.
    – JE SERAI TOUJOURS TON PÈRE !... s'emporta North. Mais trêve de sensiblerie.
North releva légèrement les bras. Dans sa main droite, il tenait fermement une femme par les cheveux – apeurée, les yeux en larmes, on pouvait lire l'angoisse dans son regard –, et dans sa main gauche, un pistolet pointé sur le visage de son otage.
 
    Le temps sembla soudain suspendre sa course. Sur le champ de bataille, chacun se figea, et seul le cri de Nick raisonna à des kilomètres à la ronde. Le cri de désespoir d'un homme ferait tout pour sauver la femme qu'il aime.
 
– Nooooooon !...

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