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Wanted : Un Nouvel âge

La web-fiction en accès libre
Un nouvel épisode chaque lundi

PRÉCÉDEMMENT

« Vous recherchez le vieux Kane... Je sais où il se trouve... »

Pilote (Part. 3)

 

     Le temps avait viré à l'orage, le ciel grondait et des éclairs striaient les rues sombres et désertes du bastion. Les ruines de la vieille ville semblaient abandonnées, mais ni le temps, ni l'heure tardive n'en étaient entièrement la cause : rares étaient ceux qui osaient braver le couvre-feu ; la peine encourue – l'excommunication – équivalant pour la plupart à une mort certaine ou pire encore, à une lente agonie sous les traits d'une bête difforme assaillie par une faim insatiable et une soif de sang dévorante.
     Pourtant, un petit groupe – deux étrangers et un adolescent – progressait discrètement dans l'une des venelles étroites, en périphérie de l'ancien centre ville.
 
     – Alors, Jimy ? Tu es bien certain que c'est cette maison ?
     – Je m'appelle pas, Jimy !
     – Ah ? Pourtant... ton oncle, à la taverne ?... hésita la jeune femme.
     – C'est pas mon oncle !
     – Très bien, très bien, alors quel est ton nom ?
     Le jeune homme se rembrunit et finit par lâcher un vague son entre ses dents.
     – Pardon ?
     – JAMES, répéta-t-il, cette fois plus distinctement.
     – Très bien... James, dit-elle, réprimant un sourire taquin. Moi c'est Ash'ell et le grand blond au regard continuellement sombre, là-bas, c'est Cade Thorn. (Les yeux tournés vers l'homme au fusil, l'adolescent hocha timidement la tête.) Alors, la maison ?
     – Oui, je suis sûr. J'y suis souvent allé avec mon onc... C'est bien celle-là, se reprit-il ; la sixième après celle-ci.
Arrivé au bout de la rue, le jeune homme assura une nouvelle fois qu'il s'agissait de la bonne adresse. Thorn observa un bref instant la vieille demeure dont des pans entiers de murs menaçaient de s'écrouler. Des plantes grimpantes s'étaient faufilées entre chaque interstice, des briques jonchaient le sol autour des fondations et des trous béants laissaient entrevoir le chaos qui régnait encore à l'intérieur. Pourtant, Thorn éprouvait une sensation étrange. Il sentait bien une présence en ces lieux...
     Il fit un signe de tête, indiquant à sa partenaire le côté droit de la maison, et se posta discrètement devant l'entrée.
     – Voilà tes vingt tickets. Maintenant, tu rentres chez toi.
     – Non ! Je veux vous aider !
     – Rentre chez toi, je te dis ! On a fini de jouer, là ! ordonna-t-elle sèchement en dégainant son sabre, avant de prendre la direction que lui avait indiquée son partenaire.
     L'adolescent fit quelques pas en arrière, observant le duo prendre position autour de la maison puis il disparut dans la nuit.
     Sous le puissant coup de botte de Thorn, la poignée de cuivre vola dans les airs, la serrure rouillée et usée par le temps se brisa en plusieurs morceaux et la porte en bois s'ouvrit brutalement à l'instant même où les planches qui obstruaient la fenêtre volèrent en éclats. Et, dans une synchronisation presque parfaite, l'homme, fusil à la main, apparut dans l'entrée tandis que sa partenaire faisait irruption au milieu du hall, dans une roulade parfaitement maîtrisée.
     – Je vous attendais, dit calmement le vieil homme assis dans son fauteuil.
     – Tu sais donc pourquoi nous sommes là. (Il hocha la tête.) Tu es prêt ?
     – Je suis prêt depuis bien longtemps, déjà.
     – Alors, prends tes affaires, on ne va pas traîner ici.
     Il attrapa son paquetage posé au pied du fauteuil, et le duo l'escorta en dehors de la maison.
     – Si tu es réglo avec nous, on le sera avec toi, prévint la jeune femme, la lame de l'un de ses sabres posée sur son épaule.
     Il hocha la tête, un sourire discret plaqué sur son visage.
 
     Thorn avait ouvert la marche, suivi de sa partenaire et du vieil homme, mais ils n'avaient pas fait dix pas qu'une silhouette se dessina face à eux... Puis une autre. Une troisième, et une autre encore ! En l'espace de quelques secondes seulement, le chemin s'était refermé devant le petit groupe et chaque ruelle, chaque intersection était désormais barrée par des ombres menaçantes, rendant toute fuite impossible.
     La silhouette qui leur faisait face s'avança à une vingtaine de mètres de leur position. Et à la lueur d'un éclair zébrant le ciel, ils l'aperçurent...
     – Jimy ! s'écria Ash'ell.
     – On ne lui fera aucun mal, fit l'ombre. Vous savez ce qu'on veut...
     Le regard de l'homme au fusil se glaça lorsqu'il posa la main sur la crosse de son canon scié.
     – Tu t'occupes du gamin, dit-il simplement avant de dégainer.
L'arme de Thorn était un fusil à pompe de l'ancien temps. Si elle avait subi quelques adaptations pour davantage de maniabilité et de souplesse, elle n'en demeurait pas moins une arme lourde occasionnant de gros dégâts, mais avec une faible cadence de tir. Pourtant, trois cartouches furent éjectées de la chambre avant même la première riposte, tandis qu'Ash'ell, de son côté, s'était saisie d'un couteau de lancer dans chaque main... Son geste fut si rapide qu'à la faveur d'un nouvel éclair dardant le ciel, l'éclat du métal ne brilla dans la nuit qu'à quelques centimètres de sa cible, révélant bien trop tard les lames qui vinrent se ficher dans les bras du preneur d'otage. Dans le même temps, les corps criblés de plomb des deux cerbères qui l'encadraient s'écroulèrent sur le sol, leur main droite posée sur leur ceinturon. Quant au troisième tir de Thorn, il avait atteint deux autres hommes à la tête et au torse ; ils s’effondrèrent à leur tour. Derrière l'adolescent, la silhouette du preneur d'otage semblait complètement désarticulée. Un genou à terre, une lame plantée dans le bras et une autre dans l'épaule, l'homme était désormais à la merci des deux étrangers. L'adolescent, libéré de son agresseur, s'élança vers Thorn et Ash'ell, mais il fut immédiatement stoppé dans sa course par un nouvel assaillant surgit de l'ombre.
     – Je vous préviens, si vous ne lâchez pas vos flingues, je vais lui dessiner un joli sourire en dessous du menton !
Le tonnerre gronda et la lame de son couteau brilla dans la nuit. D'un signe de tête, l'homme ordonna à ses complices encore debout de récupérer les armes de ceux qui étaient tombés. Ils s’exécutèrent et les cliquetis des mécanismes de rechargement raisonnèrent dans la rue.
     – On est trop nombreux... Et on est aussi armés ! Même toi, tu ne pourras pas tous nous éliminer, Thorn. Lâche le vieux ! Ou je te jure que le gosse y passe et vous, avec !

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